G.-J.B. Target (1733-1807)

Un glossaire des termes rencontrés

Marché - Mercuriales

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ENC

 

MARCHÉ, s. m. (Commerce) place publique dans un bourg ou une ville où on expose des denrées en vente. Voyez BOUCHERIE & FORUM.

Marché signifie aussi un droit ou privilege de tenir marché, acquis par une ville, soit par concession, soit par prescription.

Bracton observe qu'un marché doit être éloigné d'un autre au moins de six milles & demi, & un tiers de moitié.

On avoit coutume autrefois en Angleterre de tenir des foires & des marchés les dimanches & devant les portes des églises, de façon qu'on satisfaisoit en même tems à sa dévotion & à ses affaires. Cet usage, quoique défendu par plusieurs rois, subsista encore jusqu'à Henri VI. qui l'abolit entierement. Il y a encore bien des endroits où l'on tient les marchés devant les portes des églises.

Le marché est différent de la foire en ce que le marché n'est que pour une ville ou un lieu particulier, & la foire regarde toute une province, même plusieurs. Les marchés ne peuvent s'établir dans aucun lieu sans la permission du souverain.

A Paris , les lieux où se tiennent les marchés ont différens noms. Quelques-uns conservent le nom de marché, comme le marché neuf, le marché du cimetiere de saint Jean, le marché aux chevaux, &c. d'autres se nomment places, la place maubert, la place aux veaux ; d'autres enfin s'appellent halles, la halle au blé, la halle aux poissons, la halle à la farine.

Il y a, dans toutes les provinces de France , des marchés considérables dans les principales villes, qui se tiennent à certains jours reglés de la semaine. On peut en voir la liste dans le dictionnaire de Commerce, tome III. pag. 293 & suiv.

 

 

 

REF  

 

MERCIER (Louis-Sébastien), Tableau de Paris, Neuchatel, 1781-1782, Paris, Mercure de France, 1994, T. I, p. 181 :

 

Chapitre LXVIII – Marchés

Les marchés de Paris sont malpropres, dégoûtants. C'est un chaos où toutes les denrées sont entassées pêle-mêle. Quelques hangars ne mettent pas les provisions des citoyens à l'abri des intempéries des saisons. Quand il pleut, l'eau des toits tombe ou dégoutte dans les paniers où sont les œufs, les légumes, les fruits, le beurre, etc.

Les environs des marchés sont impraticables ; les emplacements sont petits, resserrés ; et les voitures menacent de vous écraser, tandis que vous faites votre prix avec les paysans. Les ruisseaux qui s'enflent entraînent quelquefois les fruits qu'ils ont apportés de la campagne ; et l'on voit les poissons de mer qui nagent dans une eau sale et bourbeuse (…)".

 

 

FRANKLIN (Alfred), Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercé à Paris depuis le XIIIe siècle, Paris, Jean-Cyrille Godefroy, 2004, (réimpression du livre publié par H. Welter éditeur en 1906, p. 468 :

 

Marchés. Voy. Foires.Halliers, etc.

 

 

LACHIVER (Marcel), Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé, Paris, A. Fayard, 1997, p. 1 120 :

 

mercuriale, s.f. Registre officiel où les autorités civiles, les maires, constatent les prix des grains, des foins, des vins et autres denrées vendues en gros dans les marchés et, parfois, les quantités vendues. Ces registres sont connus depuis le XVe siècle, mais le terme même de mercuriale ne devient habituel que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. La mercuriale fait autorité pour le paiement des fermages, pour la conversion de certaines rentes qui étaient dues en grains. Par métonymie, les cours, les tarifs officiels des denrées. Étudier les variations de la mercuriale.

 

 

MIN

 

Le terme de "mercuriale" n'est employé que dans les minutes de la justice de paix d'Ébreuil. Aucune des autres sources étudiées n'en fait mention.

 

Quant au mot "marché", au sens de lieu de vente rural des produits notamment alimentaires ou de bestiaux, il est employé quelquefois comme élément de localisation spatio-temporelle. Deux exemples :

 

Justice de paix de Bellenaves (Allier), le 13 nivôse an V-2 janvier 1797 :

 

"Simon Prophète, cultivateur demeurant à Vicq" intente un procès "contre Étienne Giraudet, cultivateur métayer demeurant à La Jonchère , commune de Saint-Bonnet-de-Bellenaves" pour "conduite au marché d'Ébreuil de dix huit septiers deux quartes de blé depuis quinze jours" (…).

 

Justice de paix d'Ébreuil (Allier), le 26 floréal an XII-16 mai 1804 :

 

"Jacques Gazut, métayer à Gémillat, commune de La Crouzille , département du Puy-de-Dôme" réclame à "Jean Roumy, propriétaire à Lalizolle, quarante-sept francs et cinquante centimes restant de deux cent quatre-vingt-dix francs pour vente de deux bœufs sur le marché de Montaigut au mois de vendémiaire dernier" (…).

 

 

 

 

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