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MARCHANDISE, s. f. (Commerce) se dit de toutes les choses qui se vendent & débitent, soit en gros, soit en détail, dans les magasins, boutiques, foires, même dans les marchés, telles que sont les draperies, les soieries, les épiceries, les merceries, les pelletteries, la bonnetterie, l'orfévrerie, les grains, &c.

Marchandise se prend aussi pour trafic, négoce, commerce. En ce sens, on dit aller en marchandise, pour signifier aller en acheter dans les foires, villes de commerce, lieux de fabrique, pays étrangers ; faire marchandise, pour dire en vendre en boutique, en magasin.

Dans les minutes des justices de paix des zones agricoles étudiées, le terme est employé pour désigner tout ce qui n'est pas du domaine de la production agricole. Dans celles de Moulins ou de Paris, la distinction est moins nette, et la définition très large du mot donnée par l'Encyclopédie se retrouve mieux.

Un exemple dans une minute du Bureau de conciliation et de paix de la section du Jardin des plantes à Paris (19 août 1791)

"Cejourdhui Dix neuf aout mil sept cent quatre vingt onze, cinq heures du soir, pardevant nous Jacques rené Mortier, Juge de paix de la Section du Jardin des plantes a paris en notre demeure rue des Bernardins assisté de Messieurs Almain et Eynaud nos assesseurs réunis avec nous en bureau de paix e du sieur Jean b^te Louis Lessore notre sec^re greffier est comparu le sieur André Jacques Desmagny, ancien M^d drappier a paris y dem^t cidevant rue S^t Victor et de present rue Neuve S^t Etienne n° 25, lequel nous a representé loriginal de lexploit donné a sa requête le dix sept du present mois par Malgras, huissier, a la demoiselle Desrouel bourgeoise a paris y demte rue des bernardins, à comparoir devant nous en ce lieu et a ces jour et heure, en bureau de paix, pour être, ainsi que lui sieur Desmagny, enendus et conciliés sil etoit possible sur le differend subsistant entre eux pour raison du refus fait par la d. demoiselle Desrouel de payer aud. sieur Desmagny la somme de quatre cent six livres pour le montant des marchandises de draperie et mercerie quil lui a vendues le trente mai mil sept cent quatre vingt neuf, et dont il avoit droit et se proposoit de former contre elle demande en condamnation avec intérêts et depens (…)".

Orthographe et ponctuation conservées

Citation à comparaître devant le juge de paix du canton de Moulins-Ouest (19 novembre 1791)

"L'an mil sept cent quatre vingt onze le Dix neuf novembre à la requête de M^rs Faye père et Thevenot neg^ts demeurant en la ville de Moulins, paroisse de St. Pierre où il fait élection de domicile. J'ai, Paul Antoine Vidil, premier Huissier au ci-devant Bureau des Finances à Moulins y demeurant paroisse St. Pierre, soussigné cité le s^r. Francois Faujoux le jeune charpentier en bateaux demeurant en ladite ville de Moulins, en son domicile ou étant transporté en parlant à sa personne à comparoir le mardi vingt deux novembre heure de dix du matin au Bureau de paix de M. Barbarat juge de paix située en cette dite ville paroisse de Notre Dame pour se concilier s'il est possible avec le demandeur relativement au payement de la somme de cinquante cinq livres sept sous qu'il leur doit pour vente de marchandises a lui delivrée le 29 9bre 1789 a defaut de ce faire sera condamner a payer aux d. s^rs laditte somme de cinquante cinq livres sept sous pour les causes sus mentionnées, avec les intérèts a compter de ce jour et aux depens, laissé copie du present".

Orthographe et ponctuation conservées. Les mots et expressions en italique sont manuscrits, le reste du document étant un formulaire imprimé