G.-J.B.
Target (1733-1807) |
Un
glossaire des termes rencontrés Aubergiste |
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ENC
AUBERGE, s. f. (Hist. mod.) lieu où les hommes sont nourris &
couchés, & trouvent des écuries pour leurs montures & leur suite.
L'extinction de l'hospitalité a beaucoup multiplié les auberges ; elles
sont favorisées par les lois à cause de la commodité publique. Ceux qui les
tiennent ont action pour le payement de la dépense qu'on y a faite, sur les équipages
& sur les hardes ; pourvû que ce ne soient point celles qui sont absolument
nécessaires pour se couvrir. Les hôtes y doivent être reçûs avec affabilité,
y demeurer en pleine sécurité, & y être fournis de ce dont ils ont besoin
pour leur vie & celle de leurs animaux, à un juste prix. Les anciens ont eu
des auberges comme nous. Les nôtres ont leurs lois, dont les principales
sont de n'y point recevoir les domiciliés des lieux, mais seulement les passans
& les voyageurs ; de n'y point donner retraite à des gens suspects, sans
avertir les officiers de police ; de n'y souffrir aucuns vagabonds, gens sans
aveu, & blasphémateurs, & de veiller à la sûreté des choses &
des personnes. Voyez le traité de
REF
FRANKLIN (Alfred), Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercé à Paris depuis le XIIIe siècle, Paris, Jean-Cyrille Godefroy, 2004, (réimpression du livre publié par H. Welter éditeur en 1906. L'auteur renvoie à l'article "Hôteliers", p. 390 :
Hôteliers. L'hôtellerie est antérieure à l'auberge. La Taille de 1292 mentionne 24 osteliers et Hosteliers.
(…) Le règlement du 26 juillet 77, renouvelé le 6 novembre 1778, veut que tout logeur tienne deux registres, cotés et paraphés par le commissaire de leur quartier, où ils "écriront de suite et sans aucun blanc, les noms, surnoms, pays, qualités et profession" de leurs locataires.
Les cabaretiers, les taverniers, les traiteurs, les baigneurs, les courtiers en vins, etc. pouvaient tenir hôtel et chambres garnies. Les plus grands seigneurs avaient l'habitude de louer, dans leur hôtel, des chambres meublées, ou même l'hôtel tout entier, quand ils s'absentaient pour quelque temps.
J'ai trouvé les hôteliers nommés : aubergistes, hostelains, hostelenchs, hosteleurs, hosteliers, ostelains, osteliers, etc., etc.
Voy. Chambres garnies. – Seervantes – Valets d'auberge, etc.
Remarque des auteurs : le terme n'apparaît pas dans le Dictionnaire du monde rural. Les mots du passé de Marcel Lachiver.
MIN
Dans les cinq ensembles territoriaux étudiés par les auteurs (cantons ruraux de Bellenaves et d'Ébreuil dans l'Allier, canton rural de Boissise-la-Bertrand en Seine-et-Marne, canton urbain de Moulins-Ouest dans l'Allier et section du Jardin des Plantes-Sans-culottes à Paris, les aubergistes sont nombreux à figurer dans les minutes de la justice de paix. Parfois, ils exercent par ailleurs un autre métier. Voici le tableau récapitulatif de leur situation telle qu'elle se présente pendant la même période (1791-fin de l'an III) :
Qualification | Bellenaves/Ebreuil | Boissise-la-Bertrand | Moulins-Ouest | Paris-Jardin des Plantes |
Aubergiste | 9 | 11 | 14 | 14 |
Aubergiste et marchand | 0 | 0 | 2 | 0 |
Aubergiste et menuisier | 0 | 1 | 0 | 0 |
Aubergiste et logeur | 0 | 0 | 0 | 1 |
Aubergiste et batelier | 0 | 2 | 0 | 0 |
Total |
9 | 14 | 14 | 15 |
Il faut ajouter, pour la section du Jardin des Plantes à Paris, la présence complémentaire de 18 logeurs (dont 1 marchand et logeur), ainsi que celle des très nombreux "marchands de vin".
Une autre catégorie de débitants de boissons et de nourriture peut faire l'objet d'une étude particulière : les cabaretiers et annexes (retrouvez la page dans la table des matières du Glossaire).