G.-J.B. Target (1733-1807)

Un glossaire des termes rencontrés

Sabotier

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ENC

 

SABOTIER, s. m. (Gramm.) ouvrier qui fait des sabots. Ce travail se fait ou dans la forêt ou aux environs. La maîtrise des eaux & forêts veut que le sabotier se tienne à demi-lieue de la forêt.

SABOT, (Boissellerie) sorte de chaussure de bois léger & creusé, dont les paysans se servent en France, faute de souliers ; les plus propres viennent du Limousin. Ce sont à Paris les Boisseliers, les Chandeliers, & les regrattiers qui en font le commerce en détail. Il y a quelques années qu'un médecin de Londres conseilla de porter des sabots à un jeune enfant de qualité qui commençoit à être attaqué du rachitis ; mais on ne trouva pas une seule paire de sabots dans toute la grande-Bretagne, il en fallut faire venir de France ; je sais pourtant que les anciens connoissoient les sabots, & qu'ils en faisoient ; c'étoit la chaussure des plus pauvres laboureurs ; mais ce qu'il y a de particulier, c'est que c'étoit aussi celle des parricides lorsqu'on les enfermoit dans un sac pour les jetter dans la mer ; Ciceron nous apprend cette derniere particularité prescrite par la loi : Si quis parentes occiderit, vel verberarit, ei damnato obvolvatur os folliculo lupino, soleae ligneae pedibus inducantur. (D. J.)

 

 

MIN

 

Dans les minutes des justices de paix de Bellenaves et d'Ébreuil, les sabotiers apparaissent souvent, les forêts constituant plus de la moitié du territoire local. Pour le seul canton de Bellenaves, 84 d'entre eux sont cités dans les minutes ; leurs interventions (ou leurs absences) représentent plus du tiers de celles qui proviennent de l'ensemble des artisans recensés.

A Boissise-la Bertrand, aucun sabotier n'est mentionné dans le mêmes textes.

A Moulins-Ouest, seul un sabotier apparaît

A Paris, dans la section du Jardin des plantes, est signalé un "marchand de sabots", le sieur Bouc, qui doit de l'argent pour l'achat de fournitures autres que celles concernant son métier.

 

Extrait d'une minute de la justice de paix de Bellenaves (Allier) concernant une transaction de sabots (11 vendémiaire an III-2 octobre 1794)

 

"audce du 11 vendemaiare l'an trois de la republic tenue par le juge de paix du canton de Bellenave assisté des citoyens Jacques Charbonnier et Gilbert Laplanche assesseurs.

Aujourdhuy onze vendemiaire l'an trois de la Republic francoise une et indivisible heure de dix du matin devant nous Etienne Esmelin du Bouis juge de paix du canton de Bellenave, assisté des citoyens Jacques Charbonnier et Gilbert Laplanche nos assesseurs, est comparu Guillaume Pinel dit Guillemin marchand voiturier demeurant au lieu de Villard commune de Coutansouze demandeur

Contre Jean Pinel sabottier demeurant au meme lieu et commune, au sujet d'un marché de sabots pour la presente année a raison de quarante quatre livres chaque grosse payables au fur et mesure de la delivrance et trente cinq livres d'epingles a la volonté du vendeur (…)

Vu quoy nous juge de paix susdit considerant qu'il resulte par l'aveu meme de Jean Pinel deffendr qu'il a eté conclu definitivement un marché entre luy et Guillaume Pinel demandr par lequel il fut arreté que luy Jean Pinel s'obligeroit audit Guillaume Pinel tous les sabots qu'il feroit a raison de quarante quatre livres la grosse et trente cinq livres d'épingles lors de la delivrance que le marché a meme commencé a avoir son execution puisque suivant la declaration unanime des parties ledit jean pinel a delivré audit Guillemin la quantité de sept douzaine de sabots considerant de plus que la resiliation dudit marché annoncé par ledit Jean Pinel n'a jamais eut lieu (…)

Disons de l'avis de nos assesseurs que nous avons condamné ledit Jean Pinel a delivrer audit Guillaume Pinel tous les sabots qu'il fera dans le cours de cette presente année a raison de quarante quatre livres la grosse payable lors de leur delivrance, et condamnons de plus ledit Jean Pinel en tous les depens que nous avons liquidés a la somme de cinq livres deux sols (…)".

 

Orthographe et ponctuation conservées

 

 

 

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