G.-J.B. Target (1733-1807)

Un glossaire des termes rencontrés

Chirurgien

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ENC

 

(...) Arrêt du conseil d'état du 4 Juillet 1750. " Le Roi voulant prévenir ou faire cesser toutes les nouvelles difficultés entre deux professions ( la Médecine & la Chirurgie ) qui ont un si grand rapport, & y faire régner la bonne intelligence, qui n'est pas moins nécessaire pour leur perfection & pour leur honneur, que pour la conservation de la santé & de la vie des sujets de Sa Majesté, elle a résolu d'expliquer ses intentions sur ce sujet. " Le Roi prescrit par cet arrêt, 1°. un cours complet des études de toutes les parties de l'art & science de la Chirurgie , qui sera de trois années consécutives ; 2°. que pour rendre les cours plus utiles aux éleves en l'art & science de la Chirurgie , & les mettre en état de joindre la pratique à la théorie, il sera incessamment établi dans le collége de saint Côme de Paris, une école-pratique d'Anatomie & d'opérations chirurgicales, où toutes les parties de l'Anatomie seront démontrées gratuitement, & où les éleves feront eux-mêmes les dissections & les opérations qui leur auront été enseignées ; 3°. Sa Majesté ordonne que les étudians prendront des inscriptions au commencement de chaque année du cours d'étude, & qu'ils ne puissent être reçûs à la maîtrise qu'en rapportant des attestations en bonne forme du tems d'études. Le Roi regle par plusieurs articles comment la faculté de Médecine sera invitée, par les éleves gradués, à l'acte public qu'ils soûtiennent à la fin de la licence, pour leur réception au collége de Chirurgie ; & Sa Majesté veut que le répondant donne au doyen de la faculté, la qualité de decanus saluberrimae facultatis, & à chacun des deux docteurs assistans, celle de sapientissimus doctor, suivant l'usage observé dans les écoles de l'université de Paris. Ces trois docteurs n'ont que la premiere heure pour faire des objections au candidat ; les trois autres heures que dure l'acte, sont données aux maîtres en Chirurgie, qui ont seuls la voix délibérative pour la réception du répondant.

Par l'article xjx. de cet arrêt, Sa Majesté s'explique sur les droits & prérogatives dont les maîtres en Chirurgie doivent joüir ; en conséquence elle ordonne que conformément à la déclaration du 23 Avril 1743, ils joüiront des prérogatives, honneurs & droits attribués aux autres arts libéraux, ensemble des droits & priviléges dont joüissent les notables bourgeois de Paris ; & Sa Majesté par l'article XX. déclare qu'elle n'entend que les titres d'école & de collége puissent être tirés à conséquence, & que sous prétexte de ces titres les Chirurgiens puissent s'attribuer aucun des droits des membres & suppôts de l'université de Paris.

Cette restriction met le collége de Chirurgie au même degré où sont le collége Royal & celui de Louis le Grand. Les Chirurgiens, en vertu de leur qualité de maîtres en Chirurgie, ne peuvent avoir aucun droit à l'impétration des bénéfices, ni aux cérémonies particulieres au corps des quatre facultés ecclésiastiques. Cette restriction annulle implicitement les lettres patentes de François I. qui en 1544 accorda au collége des Chirurgiens de Paris les mêmes priviléges que les suppôts, régens, & docteurs de l'université de cette ville

 

 

REF

 

MERCIER (Louis-Sébastien), Tableau de Paris, Neuchatel, 1781-1782, Paris, Mercure de France, 1994, T. II, p. 332 et sqq. :

 

"Chapitre DCXXV. Collège de chirurgie

On a longtemps confondu les chirurgiens avec les barbiers ; c'était une confusion injurieuse, elle devait cesser.

La fondation d'une école pratique ou de dissection  est un des bienfaits publics qu'on ne saurait trop exalter.

Ce collège doit beaucoup à la protection éclatante de Louis XV et de Louis XVI. Plus de huit cents élèves assistent aux leçons; L'auditoire est composé de fraters, de garçons perruquiers en habits de poudre. L'un retient un quart de la leçon ; celui-ci un sixième. Ils l'appliquent ensuite comme ils peuvent. Quelques pauvres malheureux, pendant l'instruction, payent l'apprentissage ; mais on n'est pas habile du premier coup.

(…) L'Académie de chirurgie n'a aucune liaison directe ni indirecte avec la faculté de médecine. Ce sont deux compagnies très distinctes, qui ont chacune leurs travaux à part. Leurs travaux ne se mêlent point, quoiqu'ils semblent avoir les mêmes rapports, et qu'ils tendent visiblement au même but".

 

 

FRANKLIN (Alfred), Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercé à Paris depuis le XIIIe siècle, Paris, Jean-Cyrille Godefroy, 2004, (réimpression du livre publié par H. Welter éditeur en 1906, p. 169-171 :

 

"Il faut arriver à la Déclaration du 23 avril 1743 pour voir les chirurgiens se dégager des liens qui les rattachaient à la classe ouvrière. Jusque là, saigner un malade eut constitué pour tout médecin un acte déshonorant. (…) un arrêt du 7 février 1660 déclare que les deux communautés réunies des chirurgiens et des barbiers seront soumises à la Faculté de médecine, leur interdit de prendre la qualité de bacheliers ou docteurs, d'arborer ni robe ni bonnet.. (…) le 23 avril 1743, parut une Déclaration royale tout à fait favorable aux chirurgiens. Nul, dit-elle, ne pourra être reçu maître chirurgien s'il ne possède le diplôme de maître èsarts. Les chirurgiens seront donc désormais membre de l'Université et jouiront de tous les privilèges attachés à ce titre".

 

 

MIN

 

Un exemple d'intervention professionnelle d'un chirurgien à Paris, section du Jardin des plantes (12 juin 1792)

"Je

Certifie Chirurgien major du troisieme Bataillon de la Seconde Légion de la Section des plantes de la Garde nationale parisienne, avoir visité le fils de Renet Louis Bordier âgé de treize ans en sa maison rüe mouftard . à qui j'ai trouvé une rougeur sur la partie externe de la clavicule, une contusion, sur les muscles de la tête de l'humerus, une seconde à la partie supérieure de l'os du bras une troisieme à la partie moyenne. Une rougeur sur la partie supérieure de l'homoplate, Le tout fait par des coups contondans, à la partie du bras gauche, une playe, sur la seconde phalange du doigt du milieu de la main droite, interne avec gonflement.

Estime six jour pour le guérir, En foi de quoi j'ai donné le présent pour servir et valoir que de besoin à paris ce douze juin mil sept cent quatrevingt douze.

Signé : Barriac G Chirurgien major"

 

Orthographe et ponctuation conservées

 

Un exemple de présence d'un chirurgien de Paris dans un procès verbal de tutelle à Paris, section du Jardin des plantes (26 juillet 1791)  

Ce jourdhuy vingt six juillet mil sept cent quatre vingt onze pardevant nous jacques René Mortier juge de paix de la Section du jardin des plantes à paris assisté du sieur jean Baptiste Louis Lessore notre secretaire greffier en notre demeure rüe des Bernardins sont comparus les parents et amis du sieur Alexandre Eleonor Vallery Clement fils mineur de deffunt sieur jean Clement avocat en parlement et de de Marie francoise Colinet son epouse actuellement sa veuve et epouse en secondes noces du sieur jean francois Peyron maitre en chirurgie demeurant rüe saint victor parroisse du meme nom.

Savoir le sieur jean francois Peyron cydevant qualifié et domicilié beaupere dudit mineur, le sieur joseph Brunet correspondant de la Regie generale des droits reunis demeurant à paris rüe montmartre(…) n° 142. ami (…) lesquels comparants ont déclaré (…) qu'ils etoient unanimement d'avis de nommer et qu'ils nommoient le sieur jean francois Peyron beau pere du mineur pour tuteur ad hoc conjointement avec la de Peyron dejà nommée sa tutrice (…) Et ledit sieur jean francois Peyron present ayant accepté la qualité de tuteur conjointement avec sa femme leditt tuteur Clement a preté serment de bien et fidelement gerer administrer et gouverner les personne et bien duduit mineur (…)".

 

Orthographe et ponctuation conservées

 

Un exemple de conflit devant le bureau de paix de Bellenaves (Allier) à propos d'honoraires dus à un chirurgien (8 janvier 1793)  

"Séance du 8 janvier 1793.

Aujourd'hui, huit janvier mille sept cent quatre-vingt-treize, seconde de la République française, est comparu au bureau de conciliation du canton de Bellenaves et des ses assesseurs Jean-Baptiste Dauphin, chirurgien juré, demeurant en cette paroisse de Bellenaves, d'une part ; et Aimé Laplanche, aux nom et qualité de tuteur solidaire avec Élisabeth Tabardin, veuve en premières noces de feu René Marion son premier mari, de René, Madeleine et François Marion, tous les trois héritiers de feu René Marion leur oncle.

Lesquels ont dit : savoir ledit Dauphin qu'il lui était dû en sa qualité de chirurgien, pour services et médicaments par lui fournis audit René Marion dans le temps de sa dernière maladie et dont il est mort, la somme de deux cent cinquante six livres, sur laquelle il a reçu dudit René Marion lui-même une somme de cinquante livres ; restent par conséquent dues deux cent six livres qu'il réclame.

Et de la part dudit Laplanche a été répondu que pour n'avoir aucun reproche à se faire dans la conduite qu'il doit tenir vis-à-vis desdits Marion, il demande que ledit citoyen Dauphin lui fournisse un mémoire circonstancié et détaillé de tous ses services et médicaments afin que, sur le rapport d'icelui, il se trouve en état de prendre le parti le plus sage (…)".

 Orthographe et ponctuation modernisées

 

 

 

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